Depuis Jérémie, il faut deux heures de taxi moto (1500 gourdes A/R) pour se rendre aux Abricots, petite localité à l’ouest, par une piste qui s’est quelque peu détériorée ces derniers temps. On s’y rend en général pour des raisons précises, soit pour rendre visite à l’admirable Mica, soit pour profiter de la jolie plage qui vient baigner le village.
On peut y loger ( un seul petit sorte de gîte à qui un peu de concurrence ne ferait pas de mal), y manger dans le très bon petit restaurant qui prend vraiment soin de ses clients ( repas de qualité, bon et copieux, service impeccable, réelle ponctualité, produits de la mer en fonction des arrivées, prix tout à fait raisonnables…), aller y visiter le marché coloré du lundi matin. En se promenant dans les rues, en croisant la jeunesse locale, on ne manquera pas, comme souvent, de vous interpeller, toujours amicalement:
– Hey, américains?
– Non mon cher, français.
Et puis voilà, tous les produits proposés viennent bien de quelque part et effectivement le village des Abricots est au débouché de plusieurs vallées et on se dit qu’une visite à l’intérieur s’impose. Ayou qui habite non loin du gîte se proposera probablement et fera un bon guide. Il nous propose d’aller voir les sauts Balisiers. Moreau de Saint Mery, au 18ème siècle, en fait déjà mention. Deux heures de marche sont nécessaires pour s’y rendre à travers un paysage champêtre vraiment charmant, même si ici aussi le déboisement commence à être notable. Le long de la piste on rencontrera alors de nombreuses petites cases colorées, des stands pour recharge de téléphone portable (aujourd’hui le téléphone portable est une réalité même dans les coins reculés), les ruines d’une ancienne habitation coloniale, des cochons qu’on imaginera facilement en griot (bio)…
Vous pénétrez de plus en plus profond, la végétation se densifie sans avoir pour autant l’aspect de la forêt amazonienne… Vraiment c’est beau. On traversera la douce rivière plusieurs fois. Et puis après une dernière petite montée le fameux saut est atteint ( le guide vous demandera probablement une participation de 100/150 gourdes pour payer les propriétaires). L’endroit est rafraîchissant et l’impression d’être loin de tout assez forte.. Il est temps de rentrer et sur le chemin du retour, notre horaire correspondant au retour du marché et à la sortie des écoles, l’ambiance est joyeuse et colorée. Il apParraît évident que ces vallées mériteraient d’être davantage visitées.
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Photo 3 : Une gagère non loin du but de la visite. |
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Photo 4 : Un affluent de la rivière des Balisiers (en allant vers la photo 5…) |
Alors j’aurais pu me garder tout ça… Et puis finalement, que quelques touristes supplémentaires puissent venir par ici peut contribuer à améliorer la situation de certains. Le très joli cadre champêtre ne doit pas faire illusion. A la campagne les gens souffrent, et comme j’ai déjà pu le dire, ici ce n’est pas le Parradis pour tous. Mica nous a rappelé que le secteur sortait de quatorze mois de sécheresse. On n’est pas dans l’abondance et la quantité de marchandise que propose les vendeuses du marché est là pour l’attester (malgré l’animation et les belles couleurs).
Mais que la région est belle. (photos au retour)