Caminando solo Parra hacer la vuelta de Andorra por los altos cumbres
On aura tôt fait d’oublier les files de voitures qui remontent la route nationale pour aller chercher au Pas de la Casa les cigarettes et l’alcool bon marché et filer par les crêtes afin de visiter à pied ce petit pays pyrénéen (465km2) et ses magnifiques montagnes, parsemées de lacs et de sommets. Chacun pourra y construire un itinéraire à sa mesure en se basant sur le GRP (ou autres itinéraires de grande randonnée) ou le formidable réseau de petites cabanes servant de refuge financé par le gouvernement (il y en 4 qui sont en plus gardés mais je les évite comme la peste…). On adaptera la durée là aussi à chacun. Mais ce qui est sûr c’est qu’on ne sera pas déçu.
![]() |
Photo 1 : Au bord de l’étang de Montmalus, un des plus grand d’Andorre avec 11,2 hectares (et 21 mètres de profondeur d’après https://www.lacsdespyrenees.com/vallee-Andorra.html), lors de la dernière nuit. L’étang,du nom du hameau éponyme plus bas dans la vallée à 2470m d’altitude, se situe sur le versant du Sègre et de la Cerdagne. La frontière espagnole court tout proche de la berge sud. |
En ce qui me concerne, j’ai choisi de faire le tour de l’Andorre en gravissant les principaux sommets du pays. 7 sommets dépassent les 2900 m d’altitude. J’avais aussi envie de visiter quelques églises romanes du sud du pays et certaines autres vallées et lacs. Et voilà comment on peut bâtir un itinéraire. Je voulais aussi me dépenser physiquement donc certaines étapes seront plutôt longues et finalement, avec l’ascension notamment de ces 7 sommets cités ci-dessus, et d’autres, j’aurais visité le pays en 7 étapes (mais peut-être que 10, ça aurait été bien) dont voici la liste ci-dessous. Je tenais absolument à partir de L’Hospitalet près l’Andorre, en Haute-Ariège, qui n’a jamais aussi bien porté son nom, la frontière se situant à à peine 3 kilomètres et ce qui permet de ne pas oublier la fameuse soulane d’Andorre.
– étape 1 : L’Hospitalet près l’Andorre – Pic de la Cabaneta (2818m) – Incles – Pic de la Coume de Varilhes (2759m) – Refuge de Coms de Jan.
– étape 2 : Refugi de Coms de Jan – Pic de la Serrera (2913m) – Pic de l’Estanyo (2915m) – Refuge de Sorteny – Refuge de Rialp.
– étape 3 : Refuge de Rialp – Pic de Font blanca (2903m) – Estany Elbalcat – Station de ski d’Arcalis – Brèche d’Arcalis – Estany de Mes amunt – Collada de Montmantell – Refuge del Pla de l’Estany.
– étape 4 : Refuge du Pla de l’Estany – Estanyo Forcats – Pic de Medacorba (2915m)- Estanyo Forcats – Roca Entravessada (2925m) – Pic de Coma Pedrosa (2942m) – Portella de Sanfonts – Col de la Botella – Collada de Montaner – Os de Civis (Espagne)
– étape 5 : Os de Civis – Collada de Montaner – Pic d’Enclar (2388m) – Bony de la Pica (2402m) – Aixas – La Margineda – Sant Julia de Loria – Certes – Collada de la Calilla – Refuge de Prat Primer.
– étape 6 : Refuge de Prat Primer – Refuge de Claror – Estany de la Nou – Collada de la Maiana – Refugi de Riu dels Orris – Port de Setut – Pic de Setut (2868m) – Tossa Plana de Lles (2906m) – Tossets de Vallcivera (2848m) – Pla de Vallcivera – Estanyo de Montmalus.
– étape 7 : Estanyo de Montmalus – Collada de Montmalus – Pic de Montmalus (2781m) – Pic dels Colells (2744m) – Pic de la Portella de Joan Antoni (2776m) – Pic d’Engaït (2776m) – Pic d’Envalira (2825m) – Pas de la Casa – L’Hospitalet près l’Andorre.
![]() |
Photo 2 : Mon itinéraire… |
Les principaux sommets, ceux qui dépassent 2900 mètres d’altitude, sont d’une manière générale plutôt faciles d’accès même si parfois l’ascension se fait dans un terrain d’éboulis un peu croulant qu’il faut passer en sortant des sentiers de grande randonnée ou sur des passages où l’on posera un peu les mains. La Roca Entravessada fait exception car l’ascension depuis l’estanyo Forcats emprunte un itinéraire qui si elle suit la crête dans un premier temps facile, doit passer un ressaut rocheux que je n’ai pas trouvé simple et sur quelques pas un peu engagée. Ensuite, il faut redescendre dans un terrain à isard directement sous le sommet parfois raide et un peu instable. Six de ces 7 sommets se situent dans la partie nord de l’itinéraire.
![]() |
Photo 4 : Le versant sud du pic de l’Estanyo (2915m) à droite qui accueille l’estany gran de la Vall del Riu (celui du fond). Notre itinéraire arrive de la droite et monte au sommet en suivant. |
![]() |
Photo 7 : La Coma Pedrossa (2943m) est à droite. Vue depuis la crête du pic del Port Vell au dessus de la station de ski d’Arinsal. |
![]() |
Photo 9 : La Tossa Plana de Lles (2908m) ou pic de la Portelleta (version andorrane) reste le seul des grands sommets placé dans la partie sud. Le versant andorran (à gauche) est beaucoup plus accusé avec des formes glaciaires que le versant cerdan beaucoup plus doux d’où le nom du sommet. Une tossa désigne un sommet arrondi. Lles est une commune de Cerdagne (Espagne). Sur notre itinéraire, on y accède par le col puis le pic de Setut (2858m) d’où est prise la photo, et un terrain rempli de gispet, pas toujours agréable dans un premier temps. |
Ce tour de l’Andorre permet aussi d’admirer un patrimoine intéressant tant dans la moyenne montagne que plus bas dans les vallées. En reprenant ce qui est écrit dans le Guide des Pyrénées romanes de J.Vivier et S. Laplique, on peut dire, comme il est souvent dit que « l’art roman est l’art national andorran. Et, de fait, la principauté compte une cinquantaine d’églises romanes, exceptionnellement bien conservées, qui forment un ensemble unique… ». « Le patrimoine andorran est particulièrement homogène : des constructions de petites dimensions et une certaine sobriété dans l’ornementation… ». Ainsi la partie sud de cet itinéraire permettra de venir admirer les petites églises d’Aixas (qui n’est pas décrite dans le guide…), et de Sant Marti (adossée au rocher) et Sant Cerni au dessus de Sant Julia de Loria. Elles ont chacune leur caractère mais j’avoue avoir eu un petit faible pour celle d’Aixas perchée au-dessus de la vallée.
Ma petite escapade en Espagne à Os de Civis (à 1490m) propose aussi un intérêt patrimonial intéressant avec un village qui possède des édifices médiévaux avec son église dont la première mention date de 1312. Ce qui m’intriguait c’était que ce village est périclavé c’est à dire que la partie amont de la vallée appartient à l’Andorre tout comme la partie aval. Donc on est obligé de passer par l’Andorre pour y accéder avec la route et on vous y vendra probablement des timbres andorrans… L’intérêt était aussi de dormir à l’hôtel, de manger au restaurant (de digérer ensuite par une marche nocturne dans les ruelles du village ce qu’on avait mangé, puis ensuite une bonne partie de la nuit…), de laver l’unique paire de chaussettes qui me restait (j’avais oublié l’autre à sécher au matin de la troisième étape…). La vie quoi… Parce que bon, les bouquetins, les isards, les innombrables marmottes, les renards (à queue blanche…), les espaces pour les coqs de bruyère, ça va un moment… hahaha…
Enfin, on trouvera en altitude une multitude de vestiges pastoraux comme ceux bien conservés et mis en valeur à la station de ski d’Arcalis où ceci-dit on pourra manger une txancat excellente, mais assez longue à digérer… Préférez alors en suivant une discussion allongée dans la pelouse plutôt qu’une double ascension… Dans la vallée du Madriu, classée au patrimoine mondial de l’humanité, celle qui permet l’accès au pic de la Portelleta, ceux-ci seront mis en valeur par des panneaux informatifs qui montrent la structure globale de ces aménagements que l’on peut retrouver partout, et d’une manière générale dans les Pyrénées. Mais cela rappelle que la montagne est exploitée et humanisée depuis la nuit des temps.
![]() |
Photo 12 : À la station d’Arcalis, les aménagements pastoraux mis en valeur à deux pas des installations de ski. |
Enfin on pourra rappeler le nombre importants d’étendues lacustres d’origine glaciaires rencontrées sur l’itinéraire comme si cela était nécessaire… Mais il est vrai que l’eau est d’une manière générale si claire que c’est un lieu de promenade pour de nombreux visiteurs. Vous en trouverez aussi des beaucoup moins fréquentés. Ce qui aura été un plaisir tout au long de ce petit périple reste le fait qu’à chaque sommet ou incursion vers les hauteurs, on peut avoir une vue globale sur ce qu’on vient de parcourir, et sur ce qu’il nous reste à faire. Et que cette vision évolue au fur et à mesure du cheminement, comme une introspection, donnant un aspect différent à chaque lieu. Lorsqu’on traverse une île, on est toujours tenté le long du chemin, de regarder vers l’extérieur et le littoral, ici c’est donc vers l’intérieur (sans exclure de regarder au-delà des montagnes…), au contraire.
![]() |
Photo 13 : L’estany de la Nou, peut être mon préféré… dans la vallée de Perafita, dans la partie sud, qu’une longue pause matinale permettra peut-être d’apprécier davantage… |
![]() |
Photo 14 : Sur les crêtes de la Soulane d’Andorre, vue sur le Pas de la Casa au fond et le pic Negre d’Envalira qui le domine et par lequel on passera pour la dernière étape… Cette première partie de l’Andorre est sur le versant atlantique, là aussi une vielle histoire de pâturage. Au Pas de la Casa, on pourra aller manger, sous les arcades à La Braza une pizza et regarder les photos anciennes du lieu… |
![]() |
Photo 15: Les étangs de Siscaro en redescendant de la crête de la Soulane d’Andorre, non loin d’Incles. |
Trop chouette une fois de plus !Les photos accompagnent bien le récit, on sent ton plaisir, les idées de nourriture augmentent le désir, les anecdotes (chaussettes oubliées) se mêlent aux faits (architecture, prononciation…). Bravo !