Depuis le bien nommé boulevard des Pyrénées, en ce dimanche 6 avril, la vue aurait pu être magnifique mais la météo ne l’a pas permise. Les façades des immeubles orientées vers le sud y ont comme un air de station balnéaire au dessus du gave de Pau. « Le plus beau panorama du monde, les Pyrénées » tel que nous l’a présenté le guide qui nous a fait la visite du château Henri IV lors de l’évocation de l’agrandissement de la façade au début du 16ème siècle, qui permet par temps clair d’admirer, plein sud la silhouette si particulière du pic du Midi d’Ossau dans la perspective de la vallée du même nom, au delà des vignobles du Jurançon… « Pour reconnaître un sommet, viser le paratonnerre de l’usine des tramways et lire son nom sur la plaque » est-il écrit sur une vielle pancarte accolée au balcon du boulevard sus-mentionné. L’évocation des Pyrénées dans la toponymie locale est omniprésente jusque dans les enseignes des commerçants, comme cette épicerie gourmande Pyrénissime dans le vieux centre, ou celui d’une literie dans la basse ville, le sommeil des Pyrénées

Photo 1: Quelque part sur le boulevard des Pyrénées

Alors pour conjurer le sort, mais c’était tout de même une des motivations premières, nous sommes allés visiter le musée des Beaux Arts et admirer sa collection de tableaux pyrénéistes. Autour du thème du Voyage aux Pyrénées, une salle (et un peu plus) est consacrée à nos chères montagnes et au delà des représentations panoramiques de différents sommets ou vallées, chacun trouvera forcément des affinités avec certains tableaux. En ce qui me concerne, Le canyon de Cotatuero de Franz Schrader (1844-1924), non daté précisément (mais du premier quart du 20ème siècle) m’a particulièrement touché avec des tons quelque peu pastels pour un relief tourmenté de fin de journée avec en arrière plan les hauteurs probablement du Marboré. Le lieu représenté est un canyon qui débouche sur celui d’Ordesa. Et l’auteur est aussi célèbre pour son tableau du cirque de Gavarnie exposé normalement au musée pyrénéen de Lourdes. On pourra aussi apprécier l’huile sur papier marouflé sur toile de Paul Huet Le cirque de Gavarnie (vers 1845) qui parait plus brute dans les traits et fait ressortir les couleurs brillantes et contrastées utilisées par le peintre. Enfin, l’huile sur toile Le sentier de montagne dans la vallée de Lutour (1857) de Victor Galos avec son muletier remontant un sentier qui semble se diriger vers d’amples versants plus pastoraux m’a évoqué les tableaux de Rosa Bonheur.

Photo 2: Le canyon de Cotatuero de Franz Schrader.
Photo 3 : Le Cirque de Gavarnie de Paul Huet

Les peintres pyrénéistes qui allient dimension sportive et sentimentale livrent souvent une vision à la fois naturaliste et imaginaire de la chaîne pyrénéenne, emprunts de romantisme. Et on retrouvera dans ce musée des oeuvres de Gustave Doré, Victor Galos donc, Théodore Rousseau, Eugène Isabey, Charles François d’Aubigny ou Henri de Triqueti. Ils participent aussi à la connaissance de la chaîne pyrénéenne. Le fonds du musée est riche de représentations de la chaine de l’Ariège à la côte basque (surtout Hautes-Pyrénées et Béarn), de lithographie, à des huiles sur toile ou gravures et dessins.

Photo 4 : De Victor Galos, Le sentier de montagne dans la vallée de Lutour

Après ce plaisir évident, il ne manquait plus que d’aller boire un verre de vin doux de Jurançon au marché central.

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