Mon propos sera quelque peu réducteur car je ne parlerai pas du reste du pays, le Cameroun. Mais à l’image du « petit » périple nécessaire à l’ascension du point culminant du pays et de l’Afrique de l’ouest, le mont Fako, au mont Cameroun, le lecteur pourra en conclure aisément que l’ensemble se fait en toute sécurité (il aurait été franchement un peu bête de ne pas venir dans ce pays à cause de l’enlèvement!!!), sans aucune difficulté technique, que les paysages sont colorés et les camerounais vous faciliteront le tout. C’était les 26/27 et 28 février dernier. C’était déjà, il y a un petit bout de temps, mais il fallait atterrir et parfois on a envie de garder les choses un peu plus longtemps pour soi…
A l‘Office intercommunal d’écotourisme (il n’est plus dans le centre, en haut de la ville, mais un peu plus bas, sur la rue principale, une maison en bois de type colonial sur la gauche, juste avant un grand bâtiment blanc et bleu), le prix total pour un guide, un porteur et la taxe pour le parc a été de 86100 FCFA (un peu moins de 130 euros) pour les trois jours. J’étais seul. Plus la nourriture pour la durée.
Avant de commencer, ce qui marque c’est l’ampleur du versant. Si le temps le permet (la saison est de novembre à avril), depuis Buea, point de départ, on peut apercevoir le 2ème refuge, mais pas le sommet (pour des raisons topographiques). Et puis, la fraîcheur, après Douala.
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Photo 1 : Après le départ qui s’effectue, depuis Buea, près de l’ancien palais du gouverneur allemand du temps de la colonisation (impressions bavaroises…), vers 1100m d’altitude, après avoir quitté les bananiers, on pénètre dans la forêt de nuage, jusqu’à environ 2000-2200m d’altitude. Là, sur la photo, on doit être vers 1500m d’altitude.
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Photo 9 : De retour au refuge 3, où l’on passera la nuit. On évite ainsi de faire 3000 mètres de dénivelé négatif. Surtout, on pourra passer toute la fin de la journée à regarder le versant, calé à l’abri du vent, vers le haut (ce que l’on voit là est à tout au plus à 3450 m d’altitude), ou vers le bas, et la mangrove que l’on apercevra peut-être après Buea, tout en profitant des rayons du soleil. Au loin, Douala. Là, on est vraiment bien. Et ne pas trop penser au couple de journalistes néerlandais qui a voulu redescendre dans la journée et qui d’après ceux qui les ont croisés en montant, ne prenaient pas franchement de plaisir (…), pour ne pas dire autre chose. C’est vrai qu’on peut le faire en deux jours, mais bon. Pour l’exploit autant faire la course. J’ai préféré qu’on poursuive le lendemain matin (moins de 3heures de marche). On a ainsi pu profiter de la fraîcheur (relative) et croiser une file immense de collégiens qui montaient dans la bonne humeur, chaussés légèrement pour certains. |
On peut peut-être ajouter pour conclure qu’effectivement aujourd’hui beaucoup de monde fait l’ascension et que le chemin est large et clair. Mais pendant longtemps, depuis la première ascension par un européen, l’anglais R.E.Burton en 1862, il a fallut se contenter d’un mince sentier au coeur de la forêt, dont il ne valait mieux pas s’égarer. Et ce jusqu’à l’organisation de la première course Guinness Race en 1973, car depuis la qualité du sentier s’est notablement améliorée.
Pour aller plus loin, la lecture de Le Mont Cameroun, Contribution à l’étude du versant wouri, de Jean Dubief, aux éditions Karthala. Ou alors pour refaire l’ascension de manière légère, on peut lire le petit livre jeunesse de J.Y Loude, en accompagnant Ménes, Le coureur dans la brume, chez Folio junior.
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Photo 10 : Depuis Buea. L’agence est juste à gauche du drapeau camerounais. |